Vipassana: I made it!

Quelle expérience… Déjà, la retraite Vipassana en soi est une expérience, mais j’ai eu la chance de la vivre à Lumbini, lieu de naissance du Bouddha Shakyamuni Gautama. Le Bouddha le plus populaire quoi. Parce que non, il n’y a pas eu qu’un seul Bouddha dans toute l’histoire de l’humanité, « Bouddha » signifie simplement « Eveillé », ce qui correspond plutôt à un état d’être, un « super level » de conscience atteint. Lumbini est un lieu où des monastères bouddhistes de tous pays sont construits. Monastères chinois, coréen, autrichien, allemand, vietnamien, thaï… Donc déjà, ça te mets dans l’ambiance !

Puis il y a le centre Vipassana. Une fois enregistrée, mes affaires électroniques, gsm et pc, mes livres et tout élément prohibé, tout élément qui nous raccorderait à une autre pratique religieuse/spirituelle ou nous relierait à l’extérieur, soigneusement rangés dans un sac et confiés à l’accueil, c’est parti pour 10 jours de silence et de respect de la discipline, en 5 points : s’abstenir de tuer tout être vivant, s’abstenir de voler, s’abstenir de mentir, s’abstenir de toute activité sexuelle et s’abstenir de prendre toute substance intoxicante… Il s’avère que j’ai échoué à l’une de ces règles, ce fut plus fort que moi, ça m’est complètement sorti de l’esprit, une fois dans le feu de l’action… J’ai tué 3 moustiques ! Oh mon Dieu, j’ai tuéééé !! Mais hey, Lumbini, c’est un temps hyper chaud pour un paysage marécageux, donc moustiques à gogo… J’ai craqué… C’était les 6 ou 7ème jour, je crois… Je devrais au moins me sentir désolée d’avoir tué… Des moustiques… Mais j’ai du mal, sérieusement… Enfin bref !

Une fois entrés dans les lieux et ma chambrette investie, les jeux commencent. J’étais tellement excitée ! Apprendre de nouvelles techniques, j’adoore ! On va voir ce que ça donne, il parait que c’est une secte. Et bien à ça, je vous réponds dors et déjà que, tout simplement, je ne crois pas au concept de secte ! Soit toute école religieuse et spirituelle, tout groupe idéologique voir même tout club, est une secte, soit ce ne sont que des groupes de gens qui se regroupent selon certaines croyances, qu’ils vont pousser + ou – jusqu’à créer un dogme + ou – contraignant et soit on parle de lavage de cerveau pour chacun de ces groupes, soit on parle d’adhésion. Mais quel que soit le groupe, il y a des fanatiques et des moutons partout, c’est ce genre d’individus qui remet son pouvoir décisionnel à quelqu’un d’extérieur additionné à la tendance toute aussi humaine d’aimer garder un certain contrôle, qui donne cette impression de secte. Mais ça existe dans tous les groupes possibles et imaginables ! Bon, certains groupes ont pu développer des croyances poussant jusqu’au suicide collectif, oui d’accord, c’est peut être pousser un peu le bouchon… Mais d’autres groupes ont poussé à bruler des gens par milliers, on les a pas traités de secte pour autant, alors c’est quoi la limite ? Un autre exemple au hasard, la « secte » des économistes ultra-libéraux me semble carrément plus influente et dangereuse pour le bien être de l’Humanité que le Vipassana…

J’ai le sentiment que le mot « secte » évoque tout un imaginaire, on y a lié tout un affect « à faire peur », pour diviser entre « bonnes religions légitimes » d’un côté et « groupes dangereux illégitimes » de l’autre. Qui décide quel groupe fait partie de quel bord? Bon soit, j’arrête avec ce sujet, Anne Morelli m’a complètement eue, je dois dire, mais je vais pas développer tout son argumentaire !

Le fait est que je n’ai pas senti ma capacité de jugement être mise en danger et les règles de nous garder « enfermés » pendant 10 jours, en silence, sans matériel pour nous détourner du travail qu’on a à fournir sur nous-même m’ont semblé plus que pertinentes… Etant donné le travail en question ! Je n’aurais pas pu faire face à moi-même de la même manière si j’avais eu quoi que ce soit pour m’en détourner. Donc, j’adhère au concept à ce niveau-là, pas de souci !

Pas mal de personnes m’ont parlé du fait qu’ils ont failli fuir au bout du 5ème jour, alors je me demandais comment ça se passerait pour moi. Voici donc le petit rapport de mon expérience, c’est parti :

Pour commencer, au centre de Lumbini, le programme c’était ça :

4h du mat : La cloche sonne le réveil… Une cloche de dingue ! Même avec des boules quiès, tu les entends comme si elles étaient dans ta chambre… Elles me manquent, dans le fond. Ca donnait une ambiance legend…ary !!

4h30-6h30 : Méditation dans le grand hall, tous ensemble, hommes et femmes. Nous sommes séparés, le reste du temps. La méditation du matin, c’est le moment que je préfère ! (Un peu comme la copine Véro, qui partage aussi son expérience Vipassana, sur son blog : http://maviedemarketeuserepentie.over-blog.com/retraite-de-m%C3%A9ditation-vipsassana ) Ambiance tellement sereine, un peu mystique, avec les loups/hyènes (je ne sais pas ce que c’est et Google ne m’a pas aidée sur ce coup-là) qui hurlent souvent au loin, peut être en réponse au puissant gOnG cloches. Parfois, les singes s’y mettent aussi… Puis le silence s’installe à nouveau. Intériorité, semi-rêve, parfois. Le deuxième ou troisième jour, j’ai eu la visite d’un petit chat gris et d’un autre chat blanc et noir, venu se poser et s’enrouler sur le coussin sur lequel j’étais assise, près de mon genou. Je ne dormais pourtant pas, mais il n’y avait aucun chat physiquement présent dans la salle… Who knows…

6h30-8h : P’tit dèèèj ! Et pause pour se laver et faire ce qu’on veut… Pour moi, c’était l’heure de la première sieste du jour. Et il y en a d’autres, des moments de sieste !

8h-9h : Méditation. C’est l’heure dédiée aux instructions et à la méditation en tant que telle. Donc, on se concentre !

9h-11h : Méditation. Techniquement, on continue ce que l’on a appris à l’heure précédente. Mais disons que c’est plus détendu durant cette période de temps-ci.

11h-12h : Mangeeer ! Quelque chose de pas trop lourd. On peut se resservir une deuxième fois, mais on dit qu’il est toujours bon de garder ¼ de son estomac vide… Ne pas être trop rempli, l’estomac plein à craquer, aide à méditer mieux concentré, plus léger…

12h-13h : Repos et temps prévu pour questionner le prof présent, un enseignant volontaire, mais surtout à propos de la technique, pas pour partir dans des débats philosophiques ou existentiels.

13h-14h30 : Méditation, la période plus légère, pour s’y remettre en douceur

14h30-15h30 : Méditation, avec les instructions en général, ou en tout cas, l’heure plus intensive où on se concentre d’avantage.

15h30-17h : Méditation, re-plus légère… Ou pas, c’est selon le sérieux que l’on met dans notre pratique! Mais perso, si je me souviens bien, c’est à ce moment-là que je me suis évadée 2 ou 3 fois… Une fois parce que je piquais du nez et deux fois parce que je suis partie dans des fous rires impossibles à contenir… Le principe du fou-rire : il ne faut surtout pas rire dans certaines circonstances, comme par exemple, pendant une méditation collective silencieuse, ce qui te fais partir encore plus ! Mais le coup du gars qui s’endort et qui, en se réveillant brusquement, pousse un bruit proche du chien qui aboie, sérieusement, j’ai pas pu ! D’ailleurs je repars un peu chaque fois que j’y repense ! Hahaha !

17h-18h : Tea break !! Yeah ! C’est l’heure sucrée ! Le dernier repas pour les nouveaux étudiants, qui se composait ici d’un thé (sucré pour moi) et de riz soufflé ! Oh joie ! Oh bonheur suprême ! Moi qui ai passé mon enfance et adolescence à manger des « crispies », riz soufflé et autres corn flakes en rentrant de l’école, je retrouve un p’tit plaisir ! C’était un peu ma madeleine de Proust… Dans le thé au lait, je jubile ! Ils sont servis directement dans notre plateau et ici, ils ne se mangent pas systématiquement avec du lait, mais secs, à la cuillère. Ils sont comme grillés « faits maison », avec des cacahuètes ajoutées. Les premiers jours, j’observe que je suis la seule à les mettre dans le lait et mon esprit parodie :

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18h-19h : Méditation. Encore une heure bien focus.

19h-20h15 : Vidéo des cours donnés par un monsieur joufflu, happy et dont les mots ont résonné dans mon cœur bien souvent en synchronicité avec ce que je vivais le jour même… Et même quand ce n’était pas le cas, même si ça pouvait paraitre long, après une journée longue et intense, ça n’était pourtant jamais de trop. Les oreilles et le cœur grands ouverts, des explications sont toujours bonnes à prendre ! Après, on trie si on veut, rien ne nous empêche de laisser ce qui ne nous plait pas, mais c’est notre responsabilité vis-à-vis du travail qu’on veut fournir sur nous-même ou de nos résistance, de savoir si on laisse ou si on prend pour de bonnes raisons. Le choix nous appartient.

20h15-21h : Méditation. La dernière de la journée, qui ne dure que le temps d’entendre les nouvelles instructions pour le lendemain et le temps de les essayer quelques minutes.

21h-21h30 : On peut poser des questions sur la technique, au prof présent. Mais en gros, c’est surtout l’heure d’aller dormir, pour ceux qui n’ont pas de questions ! Oooh oui, dormiiir ! Le pire, c’est que s’endormir n’est pas forcément automatique, après de telles journées ! On est pas toujours tellement exténué ! Parfois si, quand même, tu tombes…

Donc voilà, pour le résumé global et la structure des journées. Maintenant, ma petite expérience perso. J’aurais voulu faire ça jour après jour, mais je ne me souviens pas de l’ordre exact de ce que j’ai vécu… C’est un peu embrouillé, puisque l’on a pas le droit d’écrire ! Mais il faut que j’avoue, j’ai pas fait exprès, mais la veille, avant d’arriver à Lumbini, j’avais interviewé une activiste et j’avais complètement oublié de sortir de mon sac mon enregistreur ! Alors oui, c’est proscrit, mais je me suis autorisée à enregistrer de petites phrases et des mots clé, après l’un ou l’autre cours où il y avait des choses que j’avais envie de pouvoir retransmettre… Alors il me reste des idées bien structurées ! Mais comme je n’ai pas voulu tricher trop, j’ai évité de raconter trop de choses dans ces enregistrements et ça reste sur ma mémoire que je dois compter pour mettre tout ça en ordre :

Jours 1, 2, 3

On apprend le silence. C’est bon, le silence ! On apprend à se lever à 4h du mat pour se mettre à méditer à 4h30, pendant 2h. Et se lever à 4h, se rassembler dans cette salle, en silence, ça a quelque chose d’apaisant. Les cloches sonnent pour nous éveiller, elles résonnent encore le temps que l’on se rassemble. A Lumbini, l’ambiance y est aussi particulière : il y a les loups qui hurlent, les singes poussent leurs cris également, au loin, parfois plus proches…

Le premier jour, je le passe à méditer et à faire la sieste. Tout est intériorité, c’est tellement reposant.

Pas de contact visuel, non plus. Ça aussi, c’est reposant. Aucune nécessité de « socialiser », d’interagir ! Des vacances ! Si jamais la vie ne me permets pas de fonder une famille ou alors, après coup, qui sait, j’deviendrai peut être nonne ! Bon, une nonne pas forcément très disciplinée, je risque de faire le mur de temps en temps ou de m’autoriser quelques écarts, qu’est-ce que vous voulez, les règles pour moi, ça reste de l’aléatoire (je considère que nous sommes des êtres capables d’accepter les limites qui permettent l’ordre, tout en les adaptant à ce qui est acceptable pour soi, sans amener le chaos forcément. Na !). Mais oui, pourquoi pas, je me trouve un monastère quelque part, en hauteur peut être, après avoir fait tout ce que j’ai pu pour ce monde, je me retire et je laisse Kali Yuga faire son œuvre de destruction de ce monde impure mouahahaha !

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J’aime ne pas avoir accès à mon portable, à mon pc, à la technologie ! Mais je dois avouer que pendant les méditations, ça m’est arrivé une ou deux fois de m’évader mentalement et d’imaginer un plan cat’s eyes pour aller récupérer mon gsm, vite fait, pour contacter un tel ou un tel de ne pas oublier de faire ci ou ça…

La retraite Vipassana est une sorte de camp d’entrainement ninja pour l’esprit. Et notre esprit, quand on lui dit de se calmer, on constate qu’il est comme un petit singe qui saute de branche en branche, qui n’arrête pas de bouger, qui ne veut pas rester fixe. Et ça ne sert à rien d’espérer le truc du montage, il faut bosser !

(oh pitin il me tord de rire ce truc! )

Mais ça vient, petit à petit… Je suis allée voir la personne référente pour lui demander conseil, il me dit juste de continuer à me concentrer sur le souffle… Que c’est déjà bien si je parviens à fixer mon esprit 1 minute. Puis petit à petit, tu le concentres un peu plus longtemps, patience et persévérance. Bon ben ok, ok, pas de solution miracle, comme on a dit on est pas dans un film, pas moyen de faire un montage et hop ! T’es un ninja de l’esprit ! Donc, il n’y a qu’à continuer pareil, il faut « juste » persévérer, ce qui signifie qu’il faut « juste » un peu de patience…

Jour 4. Aujourd’hui on attaque le vrai apprentissage de la technique Vipassanna, c’est-à-dire qu’on apprend à rester assis, sans bouger pendant 1 heure. Et on apprend que ça fait maaal ! Mais que cette douleur permet d’amener à ce qu’on l’observe. Notre « misère » proviendrait de l’attachement à notre douleur, l’attachement au « JE », à ce « MA » douleur, « à moi ». Et quand quelque chose d’extérieur survient qui blesse ce « je », ce « mien », la vraie source de la souffrance, de notre misère, est à l’intérieur. Mais pourquoi donc ? Eh bien parce qu’on rajoute de la douleur à la douleur extérieure. Donc si on brise l’attachement à « MA douleur », on diminue déjà la douleur de moitié ! La question est alors d’apprendre par le corps à changer nos schémas de réaction à la douleur, qui ajoutent à la douleur. C’est comme ça que l’on peut briser la misère, qui est issue de nos réactions à la douleur. Par exemple, si tu casses ton iphone25, c’est le tien, « oh non, MON iphone25 », tu pleures, la vie est trop injuste ! Si ton ami casses son iphone25, c’est pas le tien, tu pleures pas ! Tu lui dis qu’il aurait dû faire plus attention… Ce qui nous arrive vient de l’extérieur, mais ce qui nous fait mal vient de l’intérieur… On apprend donc à briser nos schémas de réaction à partir de l’intérieur.

Jour 5. J’vais péter un plomb ! Pas tellement à cause du Vipassana directement, mais parce que mon esprit est un p%ù$£° de petit singe de m*µ£°^ ! Hahaha (rire auto-moqueur, quoique peut être un peu hystérique)! Qui n’arrête pas de passer de cette stupide chanson que B. m’a chanté avec ses yeux de merlans frits à ce dialogue que je n’ai pas eu et que je n’aurais peut-être jamais, avec Ajit (l’histoire: ici, qui a commencé ici)! Et alors là, tous les scénari y passent, tous ! Et je suis fatiguée de ce stupide dialogue… Parce que j’m’en fous en plus ! Pourquoi ? Pourquoi je perds mon énergie à avoir ce dialogue ? Je m’imagine discuter avec P. et Ajit apparaît. Je m’imagine discuter avec Bibek de « il »… « Il », « il »… Mais je m’en fous !! Ben alors, si tu t’en fous, alors…ta gue%£ ! … Bon, je vais aller méditer là-dessus ! Et cette stupide chanson ! Je voudrais qu’elle meure !! … Je sais que c’est une chanson, ça peut pas mourir… Eh bien je voudrais qu’elle disparaisse, qu’elle se dissolve, désintégrée à jamais dans les profondeurs de l’oubli !! Graaaa !! Oui, je crois bien que je réagis…

Jour 6. Super luxe aujourd’hui, j’ai reçu de l’eau chaude ! Je ne savais pas que c’était possible, mais une participante occidentale (je précise, pas que ce soit important, mais euh…juste pour dire…) est allée en demander, je l’ai donc imitée. Mais voilà, l’eau chaude disponible n’était pas en quantité suffisante à son gout. Pour moi, c’était bien assez, j’ai donc hérité de son sceau ! Super confort, j’ai donc profité de notre temps de pose de midi pour me laver les cheveux ! La cloche sonne pour nous appeler à la méditation de l’après-midi. Je sors de ma petite chambrette et les femmes sont rassemblées dans le petit jardin. Alors que la cloche a sonné, personne n’a l’air de se décider à bouger. Elles ont toutes le visage tourné dans la même direction, je suis donc leur regard : des singes sont entrés dans le monastère. Ils mangent tranquillement, dans un arbre… On se décide finalement à entrer, stimulées par une volontaire, que j’ai surnommée en moi-même sista « tortue géniale »…

Lors de cette méditation, je constate que mon esprit s’est calmé… Méditation très concentrée, prise de conscience très porteuse ! Mais ce sont tout de même 1h30 +1h+encore 1h30 et à la fin, puisque je me suis lavé les cheveux pendant l’heure de sieste, je pique du nez !
Oh nan, c’est trop, j’ai bien bossé aujourd’hui, je m’autorise à sortir faire un tour pour me réveiller ! Je fais quelques pas et cherche les singes des yeux ! Bonne idée allons voir les singes ! Ils n’ont plus l’air d’être là… Mais en avançant encore un peu, je les découvre en fait carrément dans la zone des femmes. Je m’approche et m’assois, à quelques mètres, pour les observer.
Je m’approche encore et m’assois sur le bord du petit chemin qui fait le tour du jardin. L’un des singes descend de l’arbre et s’approche, peu à peu. Bientôt, il vient dans ma direction, pour traverser le chemin et atteindre un nouvel arbre. Il passe en me contournant, me regardant à peine mais prenant le temps de me montrer un peu les dents, comme en avertissement. Je ne bouge pas, de toute façon et il ne s’intéresse pas plus à moi, il va rejoindre son arbre. Il s’arrête au pied de l’arbre et goute la mousse qui est là, on dirait un bon petit snack pour lui… Il monte ensuite dans l’arbre et je suis curieuse « Hmm, donc, ça se mange, ça ? Voyons voir… ». Eh bien, ça crisse un peu sous la dent, mais c’est pas mauvais, c’est même parfumé, si vous voulez savoir ! En cas de disette, qui sait ? Hihi !

Plus tard, on me dit que ces singes sont agressifs et qu’il ne faut pas s’approcher ! Ils sont d’ailleurs chassés du monastère à coup de lance pierre. M’enfin, ils sont passés tout près de moi, sans en avoir rien à caler de moi, qu’est-ce qu’on me racontes là ?

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(Je ferai l’expérience de leur « agressivité », mais pour une raison bien concrète : le dernier jour, le silence est brisé et on peut discuter, avec les filles. Et les singes réapparaissent à ce moment-là. L’un d’eux s’approche et je raconte comme ils ne m’ont rien fait la dernière fois. Mais cette fois, les filles se mettent à pousser des petits cris de peur et à rire, ce qui signifie à montrer les dents. Alors là oui, le singe nous fonce dessus avec agressivité. Mais est-ce à dire qu’ils sont forcément dangereux ? Peut-être… Peut-être que c’est moi la dingue qui devrait pas risquer ce genre de choses…

Peut-être que je ne savais pas qu’ils étaient dangereux et qu’alors, ne dégageant pas de peur, ils n’ont pas eu de quoi réagir…)

Comme je le disais plus haut, je crois bien que c’est ce jour-là, mais mon esprit s’est enfin apaisé, il était alors parfaitement calme. Petite expérience personnelle du jour, petite prise de conscience lors de la méditation du soir, celle de 1h30 ou peut être du matin… En tout cas, il faisait noir et j’avais mon châle autour de moi, à cause des moustiques : l’idée de la méditation Vipassana est de ne pas bouger, ni jambes ni bras et du coup, on finit par être endoloris. Après une ½ heure, ¾ d’heure sans bouger, ça commence à faire mal partout, je commence à avoir chaud sous mon châle, mais je ne peux pas bouger, alors j’observe, j’observe, j’observe, ceci n’est qu’une sensation, ceci n’est qu’une sensation, ceci n’est qu’une sensation, les sensations changent, les sensations changent, bientôt la douleur s’apaisera, bientôt la douleur s’arrêtera, alors pourquoi réagir ? Patience et persistance, la douleur bientôt ne sera plus. Je continue à scanner mon corps et le dessus du corps, ma tête et mon visage sont hors de mon châle, l’air y est frais et doux. C’est agréable, mais ceci n’est qu’une sensation et les sensations sont impermanentes, je ne fais que l’observer, je ne m’y attache pas. Quoi qu’il arrive, négatif comme positif, tout fini par changer.

C’est donc en observant la douleur que cette question m’était apparue, en écho à ce qui avait été dit dans une vidéo, mais pas parce que la théorie me remontait à l’esprit, non, plutôt parce que soudain, ça faisait sens, dans mon corps: la douleur s’en vient, la douleur s’en va… Pourquoi réagir ?

Je reviens à la question de l’attachement à MA douleur. Ooh, MA douleur est si terrible ! Si l’on comprend que tout est impermanence, on comprend que LA douleur n’est qu’une sensation et disparait comme elle est apparue, car l’impermanence est la nature des choses. TOUT finit par changer… C’est peut-être la seule chose qui ne changera jamais, tiens ! C’est l’attachement à la douleur qui la fait persister, l’importance qu’on lui donne en se concentrant sur l’attachement au «je » qui souffre. C’est si grave quand « JE » souffre ! Ça vaut tous les dramas ! JE ne peux pas faire autrement que d’être révolté de cette terrible injustice dont « JE » suis victime ! Alors « JE » souffre encore et toujours plus… Encore et toujours plus longtemps et intensément… De même avec la joie, l’attachement à ce qui est plaisant. Pas de raison non plus à s’attacher à ce qui est joie : on en jouit autant qu’on peut tant qu’elle est là, bien sûr, mais la joie aussi finit par disparaître. Pas de raison d’être malheureux parce qu’on a mal, pas de raison non plus d’être malheureux parce qu’on a perdu la joie et de se plaindre d’avoir perdu « les temps heureux ». Tout change, les temps heureux s’en vont, mais ils reviendront. Les temps douloureux viennent, mais ils finiront par disparaître. Patience, patience…

D’expérimenter ça dans son corps permet que ce soit compris à un niveau plus profond que simplement le niveau intellectuel. Et dans la vie quotidienne, quand une douleur physique ou psychologique apparaît, on peut comprendre plus clairement que cette douleur finira par nous quitter. Intéressante, cette pratique…

Vipassana, c’est l’observation de la manifestation de la réalité de l’instant présent. Et on observe la manifestation de la réalité de l’instant présent à travers les sensations du corps. Parce que tout ce que l’on expérimente, passe par le corps. Ça ne passe par rien d’extérieur, ça ne passe que par l’intérieur. Alors si on passe notre temps à observer l’extérieur et que l’on délaisse la compréhension de l’intérieur, on ne peut rien apprendre réellement, on ne va nulle part. Et tout commence par la pensée, tout commence par le mouvement intérieur. Le mouvement. A l’intérieur, rien n’est stable, rien n’est figé. Observer ce qui est en mouvement, à l’intérieur de soi… Ce qui amène à la question de la réaction : lorsqu’on se met à ressentir, comment réagit-on ? Avec objectivité, avec équanimité, juste l’observation ? Ou est ce qu’on est dans la réaction, avec jugement, avec attachement à la sensation ? « Oh j’ai mal, il faut que ça s’arrête ! » ou « J’ai mal. Je vois. Mais comme c’est en mouvement, ça va changer » ? Est-ce que l’on s’attache à cette souffrance, en la maintenant bien vivace ou est ce qu’on la laisse être, puis passer ?

C’est aussi une manière d’apprendre l’art de vivre, pour apprendre l’art de mourir. Ces moments d’observation du corps, observation pure, seraient des moments de total apaisement et de légèreté. Est-ce que l’on va passer sa vie dans un état de légèreté ou de lourdeur ? Et à la fin de notre vie, ce qui compte sera l’état d’esprit de notre dernier instant. Sera-t-il vécu dans un état de légèreté ou dans un état de lourdeur ? Serons-nous dans un état d’attachement à cette vie qui s’en va « Oh non, je meure, docteur s’il vous plait, aidez-moi ! » ou serons-nous dans un état de légèreté, d’observation de la dernière étape de notre vie, qui vient. Pourquoi avoir peur de la suite ? Pour moi, c’est cette vie qui n’est qu’un passage. Cette vie est une opportunité de découvrir plus en profondeur ce qu’est l’expérience de la vie, peut-être pour que l’on puisse étudier ensuite comment ça s’est passé et que les expériences et les points de vues de chacun participent à compléter un savoir collectif sur ce que signifie « la vie »… ? En tout cas, je vois notre passage sur cette terre comme un super cours d’Université de la Vie, qui peut nous sembler durer un temps très long. Mais qui ne dure que si peu, à l’échelle de la vie de l’Univers ! Autant apprendre cet art de vivre avec autant de légèreté que possible…

Notre misère vient de notre attachement à l’envie/au désir (le monsieur joufflu n’arrêtait pas de répéter « craving », 9 jours sans comprendre la traduction de ce mot ! J’ai supposé, mais j’avais un doute). Le désir (gardons cette traduction, c’est ce qui est dit en général, dans les enseignements bouddhiques) de sensations agréables ou le désir que s’arrêtent des sensations désagréables. Désir ou aversion. Et dans le fond, c’est complètement ce sur quoi se fonde le capitalisme ! On est dépendants à la dépendance. On désire désirer… Le manque que l’on ressent n’est pas envers une substance ou une personne, on ressent un manque envers la sensation que nous procure cette substance ou cette personne. Ce qui fait qu’une fois que l’on a obtenu la substance ou la personne, on veut autre chose, on en veut plus, parce que c’était la sensation apportée que l’on cherchait. C’est la sensation d’être désinhibé que l’on cherche, par exemple, en buvant de l’alcool. C’est la sensation d’être heureux pendant un moment après avoir acheté le dernier iphone/pc/console/vêtement à la mode/voiture/chocolat/(au choix)… qui nous fait acheter ce produit vendu comme quelque chose qui peut nous rendre entier et enfin complet. C’est la sensation d’être le centre de l’attention du désir de l’autre qui nous fait désirer « avoir » un amoureux… Mais on ne peut évidemment jamais être entier et complet à travers un bien ou une personne extérieur ! Parce que c’est aussi de cette manière que nous est vendu le concept de l’amour : si tu trouves ton prince ou ta princesse charmant(e), tu seras enfin entier, enfin complet et vous serez heureux et vous aurez beaucoup d’enfant, une belle maison et un chien et tu ne seras plus jamais triste ! Mais bientôt, tu réalises que ta vie n’a toujours pas de sens, que tu ne sais pas qui tu es, tu te mets à reprocher à l’autre de ne pas être comme tu as besoin qu’il soit… Et toi tu te sens toujours aussi vide… Victimisation, déresponsabilisation de ce qui nous arrive, dépressions à la clé… Mais la réponse est à l’intérieur de soi ! Bien sûr, ce n’est pas ce qu’on nous apprend : un bonheur autonome, ça vend pas et c’est difficile de garder un être autonome sous contrôle, alors bon… Injection massive de modèles Disney et Hollywood pour ce peuple, s’il vous plait !

En tout cas, de réaliser que c’est bien la sensation qui nous manque et non la personne ou l’objet, ça permet de faire face à notre propre responsabilité face à notre manque : comment puis-je combler ce manque, moi-même ? De quelle illusion, profondément ancrée, suis-je dépendante ? A la dépression, à la plainte, au vide, au dénigrement… On en revient à cette question primordiale : quelle vision puis-je changer, en moi, à propos de moi?

Relativement simple à comprendre à un niveau intellectuel, mais en pratique ? Comment est-ce que je mets en pratique ce principe d’équanimité quand une souffrance surgit, quand un élément extérieur surgit, qu’est-ce qu’il provoque à l’intérieur ? Quelle réaction automatique ? Quel réflexe ? C’est ça que la technique se propose d’aller observer, par l’expérimentation directe, par le corps. Et par là, on peut approcher nos schémas. C’est encore la question de la responsabilité face à la douleur, face à nos souffrances. Qu’est-ce qu’on nourrit, toute notre vie, qu’est-ce qu’on va nourrir. Et si on croit à la réincarnation, qu’est-ce qu’on nourrit dans cette vie et qui va nous suivre dans la prochaine, qui se manifestera à nouveau. Parce que tant que quelque chose n’est pas compris, cela se manifeste encore et encore. Cela se manifeste peut être sous d’autres formes… Alors, ça peut avoir du sens d’aller voir quelle est la racine du mal, de la souffrance, qui est de notre responsabilité puisque le réflexe que l’on a mis en place dans notre vie… Yep !

Lors d’un des derniers cours, le très respectable Monsieur Joufflu nous parle des 5 amis, dans notre pratique Vipassana, dont je ne me souviens que de 3 sur 5, ceux qui ont résonné en moi :

Sati = conscience

Equanimité = quoi qu’il arrive, ça va changer, c’est l’impermanence de toute chose.

La dévotion, la foi. Il ne s’agit pas de foi aveugle, mais de foi avec de la sagesse. S’il s’agit de foi aveugle, on en revient à ce que disaient le Swami ( Etre religieux/être spirituel) et Krishna (Être religieux/être spirituel, en pratique? ), les gens ont de la dévotion envers les dieux mais tout ce qu’ils veulent, c’est que ceux-ci réalisent leurs souhaits. Ils ne comprennent pas que la dévotion sage est de chercher les qualités de ce dieu et de les stimuler en soi, de se les approprier, de se les rappeler en soi même. Il s’agit d’animer un écho en soi, non pas d’être dévoué à des entités extérieures à soi. Si les dieux existent-ils doivent être bien dégoutés ! Tant d’hommes qui se rassemblent en leur nom, qui bataillent en leur nom, qui psalmodient leur nom, mais qui n’ont rien compris à l’exemple qu’ils sont censés inspirer, profondément, en nous. Crier le nom du dieu, sans comprendre et l’appeler sans tenter d’appliquer ou de s’inspirer de son exemple : folie !

C’est ce dernier point que j’avais envie de relever ici, parce qu’il recoupe avec les discussions avec Krishna et avec le Swami : il s’agit juste de nourrir la réflexion concernant les critiques envers les religions et la spiritualité. Oui, il peut y avoir cet aspect empoisonné et étouffant des religions, quand elles sont dogmes et rituels vides, mais elles peuvent être aussi tellement plus que cela, quand on n’oublie pas un élément dont on ne devrait jamais se passer : développer notre propre sagesse ! Et alors là, religions/spiritualités (allez, ne séparons pas les deux termes, cette fois-ci) pourraient être un réel outil d’émancipation, offrant de quoi grandir intérieurement… Si seulement l’humain n’abandonnait pas son propre pouvoir à l’extérieur ! SI seulement il avait le courage d’aller scruter au plus profond de lui-même pour aller chercher le divin en lui, dont il peut trouver les échos à l’extérieurs, mais seulement pour l’inspirer à animer le divin en lui-même…

Trois fortes expériences sont apparues lors de mes méditations. L’une m’a permis de faire la paix avec ce dialogue interminable avec Ajit. Le dialogue a repris parfois, mais l’émotion avait changé, il s’est complètement dépassionné. Je ne vais pas tout retranscrire ici, sinon j’en ai encore pour 10 pages supplémentaires ! Pour résumer, disons que ce sont peut-être mes expériences de voyage chamanique qui m’ont amené à avoir des visions, je ne sais pas, mais j’ai fait appel à de l’aide, appel à la mère (celle en moi ?), pour que ce dialogue épuisant s’apaise. Et cette fois, c’était la forme d’Ajit et ma forme, qui dialoguaient dans espace sans début ni fin, sans couleur… J’en ferai peut être un jour une BD, de tout cet échange ! Mais l’important, c’est qu’à la fin, Ajit me disait « je serai toujours là, moi », en ouvrant les bras et que peu à peu, la forme a changé, et Ajit est devenu moi, une sorte de moi grande et profondément aimante, les bras grands ouverts, me montrant que c’est bien moi, en moi, la réponse à mon manque intérieur ! « Je serais toujours là, moi… ». Apaisement…

Une autre m’a fait reconnecter avec mon pouvoir intérieur : vision d’une femme guerrière, entourée de deux lionnes, un bâton maintenu fermement, le frappant au sol avec force, avec un soleil immense en arrière-plan et la savane africaine. Elle porte une fourrure lui couvrant la tête et le dos. Ça dure une seconde, mais je ressens tout le pouvoir de la femme sauvage, qui a repris son plein pouvoir, qui est dans son centre. Cette vision m’apparait alors que les larmes ruissellent sur mon visage, après un mélange de souvenirs : méditation du matin, soudain, une discussion avec un jeune homme me revient en mémoire. Le jeune homme en question essayait d’avoir une relation sexuelle avec moi et je le repoussais inlassablement. Je croyais pourtant avoir été claire, depuis le début de notre rencontre, qu’il ne se passerait rien entre lui et moi, « non bien sûr », m’avait-il répondu. Mais pourtant il était là, à essayer encore. « Non ! », « Non ! » Le ton est impatient, je le repousse, vraiment, je ne vois pas comment ne pas comprendre… Je finis par m’énerver complètement :

« Bon, tu as entendu que je t’ai dit NON ou pas ?! ».

Il ose me répondre, tranquillement, sans aucune méchanceté, avec le plus grand naturel du monde :

« Non, pour moi quand une fille dit non, ça veut dire oui ». Oh mon dieu la claque, je suis choquée, atterrée, comment est-ce possible ? Cette mentalité ?! Et soudain, je ressens toute la souffrance des filles et des femmes, des copines et des femmes mariées, qui disent un « non » qui n’est pas entendu, qui osent un petit non ou qui n’osent pas, qui donnent un petit « oui » ou qui ne disent rien, mais laissent faire… Tous ces hommes, qui n’ont rien du profil type que l’on s’imagine à propos du violeur, mais qui n’entendent pas la violence qu’ils imposent à la fille, à la femme qui est juste là, en entrant en elle sans réel consentement. Qui pensent que parce qu’ils vont partager une couche, parce que c’est leur copine ou leur femme, parce qu’ils ont commencé des échanges amoureux, peut-être, cela signifie qu’ils obtiendront ce qu’ils veulent du corps de l’être qui est là, à côté d’eux. Cette souffrance muette, cette impuissance, cette soumission par dépit, par fatalité, je la ressens soudain avec une telle force ! Et je repense à Ajit et j’ai le sentiment de lui avoir cédé mon pouvoir! Comment ai-je pu remettre ce pouvoir à l’extérieur de moi-même ?! Je le reprends ! Et là, la vision. Et le nom de la déesse Sekhmet me vient à l’esprit. La douce déesse chat Bastet devient la lionne Sekhmet, furie et colère, qui détruit ceux qui sèment le chaos ! La lionne a tué le lion et elle a (re)pris son pouvoir !

Je ne blâme Ajit de rien, mais j’observe ma tendance à chercher à l’extérieur un réconfort et une preuve de ma valeur, de ma légitimité à être, alors que personne d’autre que moi ne peut combler ces vides ! Je lui ai cédé mon pouvoir par peur d’être rejetée, je le lui ai confié, mais lui-même, que pouvait-il bien en faire ? Je lui ai laissé me vendre un rêve, « je serai toujours là pour toi », mais une illusion confortable reste une illusion. « On pleure parfois les illusions avec autant de tristesse que les morts », disait Maupassant. Il y a un temps pour pleurer et maintenant, j’ai expérimenté dans mon corps le temps de sécher les larmes, puis le temps de la reprise de pouvoir. Quelque chose a changé et encore une fois, pas seulement intellectuellement. Ça, c’est facile, mais ça reste seulement en surface. Désormais, c’est une nouvelle dimension qui est née en moi, qui a pris place. Un nouvel espace s’est ouvert. Une nouvelle fois, plus profondément encore.

Je ne voulais pas partager tout ça ici, mais j’entends les femmes, amies, sœurs, népalaises, belges ou d’ailleurs, qui vivent ces vides, ces soumissions, qui expérimentent cette remise de pouvoir au masculin. Et ça m’a décidée à écrire cette expérience, finalement. Parce que peut être qu’elle touchera l’une de vous. Ou peut-être que ce n’est que mon engagement que je ré-affirme face à vous, en écrivant, je fais de vous les témoins de cet engagement en moi. Je ne suis pas féministe, je suis plus que cela ! (Sans dénigrer le féminisme) Ce n’est pas pour le droit des femmes que je veux me dresser, c’est pour que le féminin sacré soit à nouveau honoré, en chaque femme et en chaque homme ! De là, tout le reste, le respect des droits des femmes, ne pourra que découler naturellement… C’est la démarche d’une vie (je dis « démarche » pour ne plus dire le combat… Même si je resterai dans l’énergie de la guerrière Sekhmet en utilisant le mot, je ne suis pas sure de vouloir combattre toute ma vie) !

La troisième, je vous la partage ici… Avec de la gratitude dans le cœur.

Je vous livre ma compréhension, quelques bribes au travers de mon expérience. Mais je ne pourrais jamais vous partager mes ressentis… Déjà, si vous êtes parvenu à tout lire (bravo et merci !), vous aurez constaté que je ne suis pas un exemple à suivre, avec tous mes écarts, conscients ou pas ! Mais ensuite, surtout, ne prenez pas en compte cette expérience ! Parce que j’avais ardemment envie de raconter tout ce qui se trouve ici (et peut être même plus), mais que j’en ai peut-être déjà trop dit ! Surtout, ne retenez rien, oubliez tout ! A vous d’aller gouter, si vous voulez vous faire une réelle idée du menu et savoir si c’est bon pour vous ou pas à votre gout ! Et surtout, si vous y allez, ne comparez rien de ce que vous aurez lu ou entendu ici ou ailleurs, avec ce que vous pourriez vivre par vous-même ! Votre expérience est unique, il n’y a pas de mieux ou de moins bien, il n’y a que des chemins qui s’empruntent, seuls…

Pour trouver un centre Vipassana, allez voir ce site, il y a peut-être quelque chose dans votre pays: https://www.dhamma.org/fr/index

Et sur ce, bonne route, quelle qu’elle puisse être, qu’elle soit belle et riche de sens !… Si vous voulez !

7 réflexions sur « Vipassana: I made it! »

  1. Et bien, c’est pas un article, c’est un chapitre! J’aime beaucoup comment tu le termines, en invitant chacun à vivre sa propre expérience. Ensuite on partage, on lance en l’air et on laisse le vent faire.
    Cette technique de méditation a été importante dans mon parcours de chercheur. J’ai eu la chance de pouvoir réaliser 12 retraites en tant que méditant et autant en tant que servant bénévole. Sans compter ma présence en tant que servant long terme, dans le centre de méditation Français pendant 6 mois à temps plein et plusieurs autres mois en Inde. J’ai travaillé avec foi et persévérance. Puis, oh grande joie, j’ai tué le père! Je suis très reconnaissant envers cet enseignant, S.N. Goenka, car il m’a donné ce dont j’avais besoin au moment où j’en avais besoin! Merci l’ami! R.I.P.
    Néanmoins, ma dernière retraite, il y a quelques mois en arrière à été la plus enrichissante, car j’ai « enfreint » toutes les règles internes et j’ai pris mon envol. Et depuis, je vole toujours!
    Merci pour ton témoignage.
    Vive vipassana! Vive la vie! Vive toi! Vive moi!
    Nicolas le roi des glagla!

    1. Haha oui et encore, j’ai failli ne pas m’arrêter! 😀

      AH oui, c’est bien aussi de mettre le nom de l’enseignant (merci aussi à ma pote Jess là dessus), c’est juste que, « le Monsieur joufflu », c’était pour ne pas m’arrêter à la figure d’autorité potentiellement idolâtrée, mais plutôt le voir affectueusement… Et avec respect! Pis c’est la volition qu’il y a derrière qui compte hein 😉

      Et oui, que chacun soit libre de faire son chemin, quel qu’il soit, sans gouroutiser personne mais en se faisant confiance, j’ai envie de croire que c’est comme ça que l’Humanité évolue en profondeur!

      Vive la Vie! Vive les chercheurs! Vive nous! Et des bisoux à toi!

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